Orazio Valenti (20 ans, Selaklean Thulin en D1) retenu en équipe nationale: «Cela va peut-être vite, mais j’en profite»

Arrivé seulement au Selaklean Thulin en janvier 2014, le jeune gaucher Orazio Valenti est déjà convié aux entraînements de la sélection nationale belge, qui prépare le Championnat d’Europe à Prague, fixé du 19 au 24 mai. Entretien avec lui.

Pourquoi êtes-vous arrivé si tardivement au Selaklean Thulin?
Ma priorité était le football. J’ai réalisé toute la préparation avec le noyau A du Royal Boussu Dour en D2. J’étais motivé à l’idée de m’imposer à cet échelon. Petit à petit, j’ai senti que l’on me mettait sur une voie de garage. Je me suis retrouvé dans le groupe des réserves. J’ai été fortement déçu par cette attitude à mon égard. J’ai préféré arrêter au lieu de perdre mon temps. Au courant de ma situation, Sascha Filippi, qui s’occupe des gardiens et du management au Selaklean Thulin, s’est entretenu avec mon papa, et m’a proposé d’intégrer son équipe.

Avez-vous hésité avant d’accepter?
Non, car je m’étais déjà auparavant entraîné avec le groupe. C’était l’occasion de ne pas rester inactif. Je n’ai que 20 ans et j’aurais eu du mal à ne plus avoir aucun contact avec un ballon une demi-saison. Et puis, cela me permettait de retrouver les joies d’une discipline de haut niveau, que j’avais connu plus jeune.

Vous avez, en effet, débuté à Magic Dour. Que gardez-vous comme souvenir?
A l’époque, je combinais football et salle. J’avais quinze ans. C’était impressionnant. Je côtoyais d’excellents joueurs qui sont parvenus à se hisser en D1, tout en remportant la Coupe de Belgique. Trop jeune à l’époque, je me contentais de suivre les entraînements de Manu Maiolino. J’ai, par contre, pris part à la Super Coupe 2009. Nous avions été battus, mais cela reste un très bon souvenir. J’ai poursuivi notamment à Olympic Boys Frasnes, mais juste pour m’amuser.

Comment s’est passée votre intégration à Selaklean?
Parfaitement. J’ai pu notamment bénéficier des conseils des deux Brésiliens de l’équipe, André Pereira De Campos et Thiago Costa, mais aussi de Sascha Filippi. J’ai aussi la chance de travailler sous la houlette de Walter Bartolotti, super compétent.

A peine débarqué, vous avez rejoint l’équipe nationale belge qui enchaîne actuellement les séances d’entraînement à Vilvorde en vue de préparer le Championnat d’Europe à Prague en mai. Quand avez-vous appris votre première convocation?
Le 14 février, Nous avons affronté Argos Saint-Gilles Waes en 1/16 de finale de la Coupe de Belgique, avec une qualification aux tirs au but. Après le match, un représentant de la Ligue est venu me trouver pour me dire que j’étais convoqué le lendemain matin à Vilvorde. J’ai été un peu surpris.

Il se dit que vous avez été convoqué parce que ce soir-là vous avez été le premier à prendre vos responsabilités en vous emparant du ballon pour transformer le premier tir au but. Est-ce exact?
Peut-être. Je sais que mon coach, Walter Bartolotti, a apprécié cet élan. Je présume qu’il n’y a pas qu’à lui. Maintenant, si je ne l’avais pas marqué, la décision aurait pu être différente.

N’avez-vous pas l’impression que tout va vite pour vous en ce moment?
C’est vrai qu’encore pendant les fêtes de fin d’années, je n’aurais jamais pensé que ma «carrière» prendrait une telle direction. Mais j’ai mangé mon pain noir avec Boussu Dour. Je compte en profiter au maximum. Je remercie évidemment les dirigeants et mes équipiers du Selaklean qui m’ont permis de saisir ma chance. Mon prochain rendez-vous à Vilvorde est fixé au 1er mars.

Un mot sur Selaklean: en mesure de vous qualifier pour les playoffs et toujours en lice en 1/8 de finale de la Coupe de Belgique, votre équipe peut-elle rêver du doublé?
C’est en tout cas ce que les dirigeants espèrent. L’appétit vient en mangeant. Je ferai le maximum pour tenter d’atteindre l’objectif. Maintenant, si l’on devait se contenter d’un seul trophée, cela serait déjà énorme. J’ai eu l’opportunité d’affronter Waremme AC, le leader du championnat. A n’en pas douter, cela sera quoi qu’il arrive un énorme morceau.

Que comptez-vous faire la saison prochaine?
Je me sens parfaitement bien à Selaklean, mais je me vois mal à 20 ans abandonner le football. J’ai côtoyé, bien que brièvement, le milieu de la D2. Forcément, j’espère rebondir. En attendant, je me concentre sur mes études d’éducateur spécialisé, où je suis en seconde année.

Recueilli par Nicolas TOUSSAINT