Coupe de Belgique: exempté du premier tour, Beyne-Issimo (P2 Liège) est coaché par un non-voyant

Beyne-Issimo (P2 Liège) est la seule formation de niveau provincial à être exemptée du premier tour de la Coupe de Belgique. Elle se déplacera au second le vendredi 10 octobre chez le vainqueur de Real Luxembourg (P1)-Soca Tavigny (N3D). « C’est déjà un honneur d’y participer pour la première fois et si en plus on passe un tour sans jouer, on ne peut que se réjouir », déclare le C.Q. du club, Laurent Warroquiers.Le tirage au sort de la défunte coupe provinciale avait aussi souri au Liégeois. « Nous avons eu l’avantage de disputer tous les tours dans notre salle. Nous étions ainsi parvenus jusqu’en demi-finale, éliminés 1-4 par le futur lauréat de l’épreuve, Cofely Liège. C’est notre plus beau résultat en six saisons d’existence. Nous étions déjà très heureux d’en être arrivés là. »
Par contre, le championnat des Beynois a été plus que mitigé. « Nous n’avons terminé que sixièmes en Provinciale 2B. Cela fait trois saisons que l’on stagne à ce niveau. Nous avons un peu perdu de notre superbe. Lorsque nous avons fêté directement le titre en P4 à nos débuts, c’était tout feu, tout flamme (sic). Nous sommes encore montés de P3 en P2 et lors de ce premier championnat dans l’antichambre, nous avons dominé la hiérarchie durant deux-tiers de la saison, avant d’être coiffés sur le fil par une équipe de Stavelot. C’est à ce moment que nous sommes un peu rentrés dans le rang. Nos jeunes ont débuté leur la vie professionnelle et Cupidon a aussi frappé… Du coup, ceux-ci devenaient moins disponibles pour le football en salle. On a alors perdu légèrement en qualité. »
A tel point que l’équipe a failli jeter l’éponge. « On pensait au départ ne conserver que notre seconde équipe, évoluant en P4.
Outre le fait d’éprouver des difficultés à être complet, la quête de sponsors est plus compliquée lorsque l’on ne joue pas les sommets. C’était aussi toujours les deux ou trois mêmes qui s’occupaient de tout. Mais on a décidé de poursuivre et de reformer un vrai groupe familial. Les joueurs ont été les premiers à se remettre en question. »
Beyne-Issimo va-t-il, la saison prochaine, enfin vaincre le signe indien et rejoindre la P1? « Ce ne sera pas une priorité. On espère juste prendre du plaisir. Pour les ambitions, on verra cela plus tard. »
Au poste de coach, on retrouvera toujours Michaël Turi, qui a la particularité d’être… non-voyant. « Il est au poste depuis 2008. C’est une véritable encyclopédie sur le football. De la D1 italienne en passant par les séries provinciales liégeoises, il connaît tout. Il est aidé par une personne qui constitue ses yeux pendant le match et lui décrypte les faits de jeu, même si ce Michaël ressent lui-même pas mal de choses. C’est même inouï. Il établit l’équipe de départ et effectue les changements. C’est l’ami de tous et nous sommes fiers d’être dirigés par lui. »

Nicolas TOUSSAINT