Coupe d’Europe UEFS dames: retour sur le triomphe des filles de Penarol Volvo La Calamine

Classée cinquième lors de l’édition 2012, la formation de Penarol Volvo La Calamine a, cette fois, raflé la timbale lors de la Coupe d’Europe pour dames, de nouveau disputée en Catalogne, mais à Platja d’Aro cette fois. Les Germanophones s’étaient pourtant envolées sans réel objectif. Sa correspondante qualifiée et joueuse, Caroline Welter, contrainte de rester en Belgique vu sa récente maternité, nous avait d’ailleurs fait part que si ses coéquipières faisaient juste un peu mieux que lors de la dernière fois, cela serait synonyme de compétition réussie. Mais c’est bien le titre de championnes d’Europe que les Liégeoises ont décroché avec, en prime, un carton plein. En plus de terminer en tête devant les quatre autres formations participantes, elles ont réalisé un sans-faute (12 sur 12) avec, toutefois, un match interdit aux cardiaques lors de l’apothéose face aux Italiennes de Daira Girls Milan. Menées 0-3, les filles de Daniel Oger ont magistralement renversé la situation face à des Italiennes ultra-défensives pour s’imposer 5-3, avec des buts d’Adeline Médard, Vanessa Licata et trois de Farrah Meyer.« A 0-3, j’avoue que l’on regardait toutes nos godasses », confie Audrey Welter (26 ans), qui avait hérité du brassard de capitaine de sa sœur, Caroline. « Nous avons eu le mérite de ne pas baisser les bras. Les deux buts inscrits coup sur coup avant la pause nous ont complètement rendu confiance. Les Milanaises ont fini par craquer. »
En passant devant à 4-3, La Calamine avait fait le plus dur. Les Italiennes, contraintes alors de jouer l’attaque contre nature, ont été incapables de le faire. Les bouchons pouvaient alors sauter, même si notre interlocutrice, qui défend également les couleurs en football de Plombières, 11e en Nationale 3B, relativise toutefois. « Il n’y avait, pour cette édition, que cinq équipes et le niveau était plus faible qu’en 2012. Pas de trace de Russes, par exemple, dont les tenantes de Torpedo Moscou, qui ne ne se sont pas déplacées pour raisons budgétaires. Il est vrai qu’une semaine de compétition à nos frais n’est pas donnée. Heureusement, nous avons pu compter sur nos sponsors (NDLR: le coach, Daniel Oger estime qu’un budget avoisinant les 7.000 € a dû être dégagé pour effectuer ce déplacement). En attendant, on n’a pas volé notre succès final. On s’est livré à fond et c’est ce qui est le plus important. »
Le palmarès s’allonge pour la citoyenne de Plombières… « Cette Coupe d’Europe vient s’ajouter à une Coupe et Supercoupe de Belgique, une coupe provinciale. Paradoxalement, je n’ai jamais été championne provinciale. On espère que cela sera pour cette saison. On en devient boulimique des succès. » (rires)
On remerciera également Sophie Kaye, proche d’Audrey Welter, qui accompagnait la délégation du Penarol en Catalogne d’avoir gentiment transmis pour notre site quelques photos souvenirs de cet exploit.

Nicolas TOUSSAINT

« Le jeu était très dur »

Les filles de Volvo La Calamine ont de nouveau dû s’adapter aux règles en vigueur lors de cette compétition organisée sous l’égide de l’UEFS. « Et c’est n’est pas si simple qu’il n’y paraît », déclare Audrey Welter. « Entre les rentrées en touche à la main et la gestion des deux fois vingt minutes de temps réellement effectives, il faut s’accrocher. Et puis, le système de départage a prêté à confusion. Lors de la dernière journée, on se retrouvait à parfaite égalité avec les Milanaises. Mais comme nous avions un meilleur goal-average, nous pensions qu’un nul serait suffisant pour soulever la coupe. Or, en cas de partage, le règlement prévoyait des tirs au but pour avoir un vainqueur. Mais le plus déstabilisant, ce fut le jeu en lui-même. Alors qu’en Belgique, les contacts sont sanctionnés, on pouvait carrément se laisser à tacler de bon cœur sans être réprimandé. Les Catalanes que nous avons affrontées étaient très fortes à ce petit jeu dangereux. Nous avons d’ailleurs eu des blessées. Quant aux relations avec les autres équipes, elles étaient assez froides. Ce n’est que lors de la dernière journée à la remise des prix que les esprits se sont apaisés. » – (N.T.)

Les huit championnes d’Europe vues par leur coach, Daniel Oger 

Françoise Kampfl: «On peut parler de reconversion totalement réussie, puisque voici encore deux ans, notre gardienne, élue la meilleure à son poste en Catalogne, évoluait encore dans le jeu. Un titre distinctif qui récompense ses nombreux efforts.»
Farrah Meyer: «Une des plus anciennes du groupe. Elle a d’abord débuté en équipe B. Rapidement, on s’est aperçu que l’on possédait un diamant brut. C’est la centre-avant pure. C’est rarissime pour quasi dire impossible de la voir terminer en match sans qu’elle n’ait secoué les filets.»
Audrey Welter: «Vu la récente maternité de sa soeur, Caroline, c’est a elle que j’ai confié le brassard de capitaine, vu son superbe esprit d’équipe. C’est une grande battante, mais aussi la première à mettre l’ambiance. Les grosses «guinzes», c’est pratiquement toujours elle qui les déclenche.» (rires)

Vanessa Licata: «Il n’y a que deux mois qu’elle joue pour nous. Techniquement, c’est la plus douée. Elle était au-dessus du lot en Catalogne. Elle ne regrette pas sa venue, que du contraire et nous non plus. Elle poursuit du coup la saison avec nous.»
Mélodie Zannin: «Elle est arrivée voici deux ans chez nous de Boutique Toupie Herstal. Elle s’est intégrée sans aucun problème, s’avérant bien plus qu’un simple renfort. Avec Audrey, elle sait aussi mettre l’ambiance. Elle n’a d’ailleurs que des bêtises en tête à réaliser (rires)

Carol Cremer: «La plus malchanceuse du groupe. Elle n’a pu encore disputer un seul match de championnat en raison d’une entorse à la cheville. Elle a juste été retapée pour s’envoler en Catalogne, mais en est repartie de nouveau blessée.»
Jody Lange: «Jody nous a rejoints voici deux mois. Elle est encore en apprentissage, mais elle progresse bien. Calme, elle a réalisé un bon tournoi. C’est notre diva. Du matin au soir, elle n’arrête pas de chanter ce qui lui passe par la tête.»
Adeline Médard: «Elle joue au tout haut niveau au football et a déjà connu la BeNe Ligue avec le Standard Femina. Du coup, elle ne sait pas toujours être disponible, mais elle vient chaque fois nous renforcer avec joie, surtout lors des gros matchs, où elle se montre toujours à son avantage.»

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