Frédéric Dumont, gardien au MFC Gourdinne en N3C: « Le football en salle comme récompense »

Alors qu’il aurait pu jouer le titre cette saison dans le but de l’Union Wemmel avec qui il a forcé la saison dernière les portes de la Nationale 3B, Frédéric Dumont, 25 ans, de Gosée (province de Hainaut), a préféré prendre la direction du MFC Gourdinne, qui se bat pour le maintien en Nationale 3C. Entretien avec lui.

Encore gardien à l’Union Wemmel en P1 du Brabant Wallon, promu depuis en Nationale 3B, comment vous êtes-vous retrouvé dans le namurois au MFC Gourdinne?
C’est une longue histoire. Je suis originaire de Walcourt. C’est Roberto Cara, membre fondateur du club de Gourdinne, qui m’a demandé de m’affilier, à 14 ans, pour jouer avec son fils. En raison de mes études, j’ai stoppé pour partir à Namur. J’ai finalement décidé de m’y remettre dans un club bruxellois. La saison dernière, je me suis retrouvé à l’Union Wemmel. Nous avons terminé troisièmes en P1 et nous ne pensions pas monter. Du coup, j’avais promis à Roberto Cara de revenir dans le club de mon cœur. Wemmel a finalement été repêché pour compléter la Nationale 3B, mais j’avais déjà donné ma parole à Gourdinne. D’où ce retour.

Wemmel joue le titre alors que Gourdinne lutte pour rester en Nationale 3C. Ne regrettez-vous pas ce choix?
Non. Je me sens aussi bien intégré auprès de mes nouveau équipiers, même si nous réalisons une saison mi-figue, mi-raisin. Nous avons toutefois fêté deux sacrées victoires en battant Rebecq United, l’une des pointures de la série, et infligé au leader, Piazza Gilly, sa première défaite de la saison. Paradoxalement, nous avons perdu des plumes face à des équipes normalement à notre portée en raison parfois d’un manque de volonté. On a toutefois tapé sur la table et depuis, nous semblons un peu plus réguliers.
L’équipe change régulièrement d’une semaine à l’autre. N’est-ce pas un handicap?
Certainement, mais nous devons faire avec les contraintes du football. Thibaut Hallaert est précieux, mais il joue en Promotion D avec Couvin/Mariembourg. J’aime aussi le jeu de Damien Hosselet, mais il doit se préserver parfois pour son club sur herbe de Pesche (P1).
Malgré cette saison mitigée, certains joueurs tirent, d’après vous, leur épingle du jeu?
Derrière, Alexandre Desantis rassure, alors que Antonello Salamone est très régulier. Maxime Risselin a pris aussi de la hauteur depuis peu. Il évolue aussi pour le compte de Carolo Team Charleroi en D2 à l’Union, mais apparemment il souhaite se rapprocher de Gourdinne. Tant mieux. Nous avons aussi un joueur imprévisible en la personne de Michaël Gjorgjijevski. Après trois minutes, on sait s’il passera ou non à côté de son match. Lors de notre victoire contre Rebecq United, il a planté cinq buts, alors qu’il n’en avait marqué qu’un jusque-là. C’est une question de mental.
Vous êtes en concurrence avec Peter Denamur dans la cage. Comment se passe votre collaboration?
Parfaitement. On s’en remet chacun à la décision du coach. Je dois avoir livré 75% des rencontres, mais j’accepte de me mettre sur le banc pour le bien de l’équipe. Parfois, c’est celui qui le sent mieux qui occupe le but.
Si Gourdinne et Wemmel évoluaient dans la même série, votre équipe actuelle aurait-elle une chance?
N’allez pas l’écrire mais non (rires). Ce sont deux mondes différents. La P1 du Brabant Wallon est réputée pour son niveau. On y retrouve d’excellents techniciens. Les équipes promues s’adaptent donc facilement à la Nationale 3. Outre Wemmel, les deux autres promus (NDLR: LART Bruxelles et Anneessens 25 Bruxelles) luttent aussi pour le titre. C’est tout dire.
Professeur d’éducation physique aux Aumôniers de Charleroi, initiez-vous vos élèves à la pratique du football en salle?
La première question que l’on me pose à chaque rentrée est toujours la même: «Jouera-t-on au foot?». Je réponds que non, mais qu’un match de futsal, de temps à autre, pourrait servir de récompense.
A l’occasion, j’essaie de repérer l’un ou l’autre joueur pour éventuellement venir renforcer notre club. Mais ce n’est pas systématique. Comme je suis leur prof, je veux conserver certaines limites.
Gourdinne va-t-il se sauver?
On a tout en main, dont une marge d’avance sur le descendant. Notre but au second tour sera de ne pas attendre les dernières rencontres pour être totalement rassuré.
Rempilerez-vous en fin de saison?
Oui, à  99%. J’habite désormais Gozée et la salle walcourienne est donc tout près de chez moi. Je dépanne aussi de temps à autre en Provinciale 3B en football à Thy-le-Château. Je n’ai donc pas de raison de changer d’air.

Recueilli par Nicolas TOUSSAINT