Dames: l’Olympic Lincent arrêtera en fin de saison

Voir le tenant d’une Coupe de Belgique (ABFS) défait sur un score sans appel de… 12-0 en quart de finale de l’épreuve, cela doit être unique dans une discipline sportive. Pourtant, c’est la mésaventure qui est arrivée le 24 février aux filles de l’Olympic Lincent, qui se rendaient chez leur rivales de Volvo La Calamine. Déjà en championnat, les Germanophones s’étaient imposées 2-7. «Nous tenions pourtant le 0-0 à la 14e, avant que l’avalanche ne débute», explique le coach Philippe Delsa. «Nous nous présentions avec un effectif réduit et il faut dire que nos adversaires n’ont pas été des plus tendres. Stéphanie Morval a dû quitter le terrain. Elle ne savait même plus marcher.»Il n’y avait donc plus de suspense pour le match retour ce dernier vendredi et on apprenait le forfait des Lincentoises. «Cela n’a rien à voir avec l’écart de l’aller. Nous étions prêts à effectuer le déplacement, ne serait-ce que pour tenter de s’imposer pour l’honneur, mais nous n’aurions été que quatre, voire cinq avec la gardienne réserve dans le jeu. Il ne servait à rien de se faire ridiculiser.»
Lincent ne conservera donc pas son trophée. Pire, l’équipe disparaîtra des tablettes au terme de la saison, après avoir trusté plusieurs titres francophones et nationaux. «Nous n’aurions déjà pas dû entamer cette saison. On s’est réinscrit car nous avions cette coupe de Belgique et un titre de vice-champion francophone à défendre. Nos déboires en ont décidé autrement. Outre Maud Coutereels qui a quasi délaissé le football en salle pour se consacrer à son club de foot à Lille, Lorène Martin est partie à La Calamine. Sabah Gourja en a fait de même vers l’ONU Seraing. Nous pensions les remplacer. Cela n’a pu se faire. C’est alors qu’Erika Meert s’est blessée et l’infirmerie n’a fait que se remplir. Je n’ai jamais autant rédigé de déclarations d’accident. En match aller de coupe de Belgique, c’est Sabine Bronckart qui manquait. Voyant la Calamine s’envoler en championnat, on s’est dit que l’on jouerait le premier accessit. Puis est venue cette défaite face aux Germanophones en Coupe. Depuis, la motivation a disparu. Nos filles sont trentenaires et même quadragénaires. Cette génération est en train de prendre fin. C’est un peu comme si le château de cartes s’effondrait.»

ENVIE DE POURSUIVRE
Pour Philippe Delsa, dont l’équipe a toutefois battu 13-1 dimanche le Borussia Seraing en championnat, une page va se tourner aussi. «Cela va faire bizarre. Je ne sais pas encore de quoi mon avenir sera fait. J’aimerais continuer à coacher, de préférence des filles. En cinq ans, j’ai appris leur approche plus particulière. Maintenant, je sais que les équipes du top sont rares. On verra. Je pourrais aussi m’investir auprès d’une équipe masculine.»

Nicolas TOUSSAINT