Alors que le club s’était ouvert les portes de la D2 grâce à sa seconde place en Nationale 3C de l’A.B.F.S. la saison passée, New Team Herstal n’achèvera pas le championnat de Nationale 2B. Le club, qui n’avait déjà pu se déplacer quelques semaines plus tôt au Mini Excel Wavre Limal, n’a pas non plus disputé sa rencontre vendredi dernier prévue contre Golden Cub Seraing. Et pour cause, dans le courant de l’après-midi, les dirigeants avaient déjà averti le secrétaire de l’A.B.F.S. de leur volonté de déclarer forfait général. Cela alors que le club devait passer le lendemain devant le Commission Sportive Nationale, au sujet du match non joué contre Optique Lecocq Dison, qui avait porté plainte. Comment en est-on arrivé à cette situation, huit mois seulement après les réjouissances de la montée dans l’antichambre? «Jamais, nous n’aurions imaginé devoir prendre cette décision», déclare le C.Q. et coach du club, Mickaël Rommes. «Cette saison est plus compliquée que prévue. Nous avions fait le choix d’étoffer notre effectif, pour éviter, à ce nouvel échelon tout souci au niveau du noyau. Cela a plutôt pas mal fonctionné jusqu’en novembre, avec notre victoire référence à Beyne-Issimo (1-5). On était pas loin du luxe, puisqu’on se déplaçait parfois à neuf. Mais c’est alors que deux éléments ont décidé de partir vers d’autres cieux. A cela est venu se greffer la blessure de Jérémy Guillen, sur le touche depuis deux mois. Yunus Polat s’est aussi blessé.»
Les solutions sont donc devenues moindres. «On ne pouvait se permettre, vu notre situation, si nous voulions nous maintenir de poursuivre avec un effectif amputé. On a essayé de rapatrier Johan Troch de l’Union Belge, mais cela n’a pu se faire. En Coupe de Belgique, pour le match de gala contre ARB Hamme, champion de Belgique en titre de D1, on était quand même sept. Mais ensuite à Renove Concept Lambermont. On était pile six, avec deux joueurs qui se sont blessés en plus.»
C’est à ce moment que l’idée d’arrêter tout a vraiment cogité dans la tête de notre interlocuteur. «J’ai pris un moment de réflexion. J’en suis arrivé à la conclusion qu’on avait fait le tour à la «New Team». Je ne nous voyais plus avancer. On avait aussi perdu des membres du comité. Cela s’en ressentait. On a eu la chance de bénéficier de petits commerces comme sponsors qui nous ont vachement aidés pour arriver où nous en sommes. Mais si nous voulions un jour toucher à la D1, cela n’était plus suffisant. Personnellement, je suis aussi à bout de souffle. Je ne compte plus mes heures investies pour le club.»
L’inévitable n’a donc pu être évité. «Cela fait mal. J’avais lancé le club lors de la saison 2012-2013 avec mon meilleur ami. C’est un peu comme si je perdais un bébé, toute proportions gardées.»
Le club ne va peut-être pas totalement disparaître. «On a aussi une P4. Il n’est pas impossible qu’elle devienne l’équipe A la saison prochaine en provinciales. Il faudra en discuter avec son responsable.»
Quant aux joueurs de D2, ils sont déçus. «En tout cas, ceux qui se sentaient encore concernés. Car d’autres venaient comme si c’était une corvée. Le plaisir n’était plus le même. En déclarant forfait général maintenant, cela va leur permettre de déjà démarcher pour se recaser la saison prochaine. C’est le seul point positif.»
UN MONTANT DE PLUS DE P1 EN D3
Au sein des clubs de la série, certains sont assez remontés. En effet, les dix unités que New Team Herstal avait récolté ont forcément été ôtées. Le classement a donc connu des modifications (voir notre page Facebook). «Je comprends que certains clubs, comme celui d’Escale Oreye et son C.Q., Damien Moor ne soient pas vraiment ravis. Comme d’autres, ils avaient gagné contre nous et se voient priver de succès. Mais je le répète, on n’a pas déclaré forfait général par plaisir.»
Bonne nouvelle toutefois: il n’y aura qu’un descendant au terme de la saison en N2B. Soit le 13e classé. Il y aura aussi un montant supplémentaire de P1 en D3, pour remplacer NT Herstal qui n’y figurera pas. De son côté, Mickaël Rommes est toujours au stade de la digestion. «M’investir comme je l’ai fait jusqu’à présent dans un club, c’est fini. Cela demande trop d’énergie. Peut-être poursuivrais-je le coaching. J’analyserai si des propositions m’arrivent.»
NICOLAS TOUSSAINT
